Eclipse, la croisée des mondes
Cette semaine, mardi 25 octobre aux alentours de midi, la Lune est passée en partie devant le Soleil. Une éclipse partielle, visible à l’aide de filtres spéciaux ou par projection, qui a été suivie partout en France. Et dans les Yvelines, l’un des astrophotographes français les plus talentueux, Thierry Legault n’a pas manqué de saisir cette majestueuse croisée des mondes. Et son image est remarquable à plus d’un titre.
Tout d’abord, en l’examinant attentivement on remarque que le morceau de cercle noir qui occulte partiellement l’astre du jour, s’il semble tracé au compas, n’est pas parfait. Une légère irrégularité trahi le relief lunaire. Des bords de cratères, des montagnes et des plaines, se devinent en ombres chinoises. Ensuite, le Soleil lui-même offre un luxe de fins détails fascinants. A l’image d’une peau d’orange il apparaît granuleux, couvert d’une multitude de bulles, de filaments plus ou moins contrastés, qui trahissent une forte activité magnétique. Une agitation gazeuse permanente provoquée par des réactions thermonucléaires au cœur de l’étoile. Et, cerises autour du gâteau, des protubérances sous forme de fines flammèches, et même d’arche et de nuage suspendus au-dessus du limbe solaire, qui témoignent toutes d’une intense agitation de la fournaise autour de laquelle orbite notre planète. Le tout dans un silence total et l’immobilité d’un décor de théâtre d’ombres. Réservé aux esthètes et aux initiés.
Alain Cirou
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