C’est la semaine du solstice d’été. Solstice : du latin solstitium ; sol pour soleil et stitium, qui signifie « s’arrêter, retenir ». Et le 21 juin à 16 h 57 min 50 s en Temps légal français, c’est le jour où, pour un lieu donné de l’hémisphère nord, la durée du jour est maximale, et celle de la nuit la plus courte.
« Ce jour, dans l’hémisphère nord, en dehors de la zone intertropicale, la culmination du Soleil à son passage au méridien est maximale. Inversement, dans l’hémisphère sud, en dehors de la zone intertropicale, la culmination du Soleil à son passage au méridien est minimale » rappelle l’Institut de Mécanique céleste. Qui ajoute : « Le solstice d’été est l’instant auquel la longitude géocentrique apparente du centre du Soleil est égale à 90°. À cet instant, l’ascension droite géocentrique apparente du centre du Soleil est égale à 6 h et sa déclinaison géocentrique apparente est maximale ». Vous savez tout !
Ces précisions, et leur exactitude, sont à la base du travail d’astrophotographie réalisé depuis des années par Thierry Legault, l’auteur de cette scène unique : le passage de la station spatiale internationale (ISS) devant le Soleil, le 9 juin dernier, à 14 h 17 minutes et 47 secondes en Temps universel coordonné, depuis Lemuiden, un village néerlandais. La station spatiale file à la vitesse de 27000 km/h autour de la Terre, et compte tenu de sa distance (550 km d’altitude) et de sa taille (108 mètres par 73 mètres, l’équivalent d’un terrain de football tous panneaux déployés), la durée de son transit devant l’astre du jour ne dure que 0,75 seconde.
Thierry n’en est pas à son coup d’essai, mais l’originalité de scène tient à ce qu’au même moment, dans l’espace, deux astronautes américains, Stephen Bowen et Woody Hoburg sont de sortie dans l’espace pour une sortie extravéhiculaire. Leur mission : installer un nouveau jeu de panneaux solaires déployables ( IROSA) sur la poutrelle tribord de la station, à l’aide du bras télémanipulateur canadien. Cette 264 ème sortie hors de l’ISS aura duré 6 heures et 3 minutes et sera couronnée de succès.
Cette image – comme celles qui composent le film du transit – est un cliché unique réalisé à 1/32000 s et, cerise sur la gâteau, l’ISS va passer en une fraction de seconde devant trois groupes de taches solaires 300 000 fois plus éloignées qu’elles (150 millions de km contre 550 km).
Un nuage, un embouteillage, une panne électrique, une minute de retard, et cette image n’existe pas !
Alain Cirou
Image Credit : Thierry Legault
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