A l’heure où l’appétit de liberté et l’envie de grands espaces rendent les événements liés à l’exploration de la Lune, des planètes et du ciel, toujours plus passionnants et merveilleux, l’Association Française d’Astronomie (AFA) propose aux familles de rêver tout en gardant les pieds sur terre.
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Cet été, à l’occasion des vacances et du 30 ème anniversaire des Nuits des étoiles, la revue Ciel et Espace a édité un numéro hors-série entièrement dédié aux « fake news ». L’objectif est d’expliquer que, dans ce domaine aussi, les croyances, les canulars et les fausses nouvelles alimentent les réseaux sociaux et la « complosphère ».
Ainsi, les hommes d’Apollo en juillet 1969 n’auraient jamais marché sur la Lune ! L’enregistrement de leur exploit aurait été filmé dans un studio par le cinéaste Stanley Kubrick. De la même façon, la Nasa aurait déjà débarqué sur Mars et installé une colonie pénitentiaire pour enfants. Evidemment, les gouvernements cachent ces informations. Comme le récent passage d’un vaisseau extraterrestre – l’astéroïde Oumuamua – à proximité de notre planète. Ou la menace de Nibiru, la planète de la fin du monde…
Si ces sujets peuvent faire rire ils nous questionnent aussi sur ce « qui fait l’information » et « comment elle se fabrique ». En matière de science – et on le voit avec la surexposition des experts du Covid 19 dans les médias – la qualité de la preuve, comme la nature de la source, construisent « la vérité scientifique » et son pendant, le doute.
S’il est devenu urgent pour l’éducation et la démocratie d’expliquer comment distinguer le vrai du faux, pourquoi il faut se méfier des nouvelles extraordinaires (lesquelles requièrent toujours des preuves extraordinaires) et des arguments d’autorité (le fameux savant en blouse blanche), l’univers des affaires célestes est un fil conducteur idéal pour expliquer la fabrication de l’information tout en s’amusant.
On découvrira donc que les infox liées au ciel et à l’espace sont une histoire ancienne. On plongera dans leur mécanique détaillée – par le texte et l’image – et on comprendra qui les fabrique et pourquoi. Rêver sans perdre la raison c’est, par exemple, accepter que la planète Mars soit le défi de l’exploration humaine au 21 ème siècle, en comprendre les difficultés majeures qui rendent ce défi si complexe, tout en se gardant de la propagande d’entrepreneurs comme Elon Musk, de Space X, qui nous promet l’installation d’une colonie de milliers de migrants interplanétaires en 2030.
Enfin, on apprendra comment lutter contre ces fausses informations, reprises à la vitesse de la lumière par les réseaux sociaux, là ou des débats fondamentaux pour la société – le climat, la biodiversité, les énergies – nécessitent un fond commun de connaissances.
L’ambition de l’AFA, à travers ce hors-série largement diffusé en kiosques est autant d’expliquer comment fonctionne l’information scientifique que de doter les citoyens, jeunes et adultes, de réflexes critiques face aux annonces souvent merveilleuses du domaine astronomique et spatial. La lucidité est toujours un gage de liberté.
